La jeune fille m' était étrangère jusqu'à un certain soir, où tel un pêcheur aguerrit, elle jette son dévolu sur la seule personne de la rame qui ne porte pas de casque sur les oreilles mais de petits écouteurs. Elle tapote doucement sur l'épaule et demande où va se train. Le panneau à l'entrée de la gare, ainsi que les petits plans de la RATP auraient pu la renseigner, mais visiblement, elle avait besoin de raconter, de dévoiler à une inconnue le contenu au combien intéressant de sa journée.
Se faisant, l'interlocutrice enlève ses écouteurs, écoute, et même embraye la conversation lorsque celle-ci s'essouffle. Par politesse.
Elle s'appelle Aude, elle est en école d'ingénieur à Nantes, elle veut travailler dans la défense, elle ne comprend pas Paris, ses parents sont de Saint-Malo et elle a les yeux qui espionnent les gens et les choses, en l'occurrence mon sac à main: "Ah, mais tu lis quoi ?" (le tutoiement est de rigueur entre de copines de train, et l'observation attentive d'un sac maintenu sous le bras, avec un petit espace qui permet de voir le contenu de la grande poche l'est aussi), ce à quoi je réponds tranquillement: "Flaubert pour le voyage." Après avoir regardé plusieurs fois et m'avoir demandé encore plus de fois où nous étions (petit plan toujours à la même place, tout comme les panneaux bleus dans les gares), elle descend. Saint-Michel Notre-Dame, libération. Retrouvailles tant espérées avec Gustave. Il ne parle pas et c'est tant mieux.
PS: Aude si tu passes par là, vient boire un café à Paris, je suis sûre que tu as encore plein de choses à raconter.
Se faisant, l'interlocutrice enlève ses écouteurs, écoute, et même embraye la conversation lorsque celle-ci s'essouffle. Par politesse.
Elle s'appelle Aude, elle est en école d'ingénieur à Nantes, elle veut travailler dans la défense, elle ne comprend pas Paris, ses parents sont de Saint-Malo et elle a les yeux qui espionnent les gens et les choses, en l'occurrence mon sac à main: "Ah, mais tu lis quoi ?" (le tutoiement est de rigueur entre de copines de train, et l'observation attentive d'un sac maintenu sous le bras, avec un petit espace qui permet de voir le contenu de la grande poche l'est aussi), ce à quoi je réponds tranquillement: "Flaubert pour le voyage." Après avoir regardé plusieurs fois et m'avoir demandé encore plus de fois où nous étions (petit plan toujours à la même place, tout comme les panneaux bleus dans les gares), elle descend. Saint-Michel Notre-Dame, libération. Retrouvailles tant espérées avec Gustave. Il ne parle pas et c'est tant mieux.
PS: Aude si tu passes par là, vient boire un café à Paris, je suis sûre que tu as encore plein de choses à raconter.
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